Focus sur la place des femmes dans l'espace public
L’égalité Femmes/Hommes doit être pensée comme une considération majeure à prendre en compte dans le développement de la ville.
C'est un objectif essentiel, un combat à mener dans les politiques publiques d'aujourd'hui. Malgré une récente prise de conscience de la nécessité d’une ville inclusive par les aménageurs et les collectivités, l’espace public reste encore, aujourd’hui, trop pensé par et pour des hommes. Il reflète des inégalités de genre et les génère. L’aménagement doit constituer un levier d’action pour favoriser la mixité : par le développement de mobiliers urbains adaptés, d’équipements sportifs et culturels inclusifs, ou la création d’ambiances urbaines sécurisantes.
Constats :
- À partir de l’adolescence, les femmes sont moins nombreuses dans l’espace public, que ce soit à travers les pratiques sportives ou de loisir, la déambulation, la promenade ou les transports.
- Elles prennent largement en charge, pour la majorité d’entre elles, les tâches familiales, l’accompagnement des enfants et des personnes fragiles, et par conséquent, utilisent les modes de transport différemment des hommes (trajets courts, chargés et avec enfants). Leur mode d’utilisation des espaces publics génère donc des besoins spécifiques en mobilier urbain (bancs et tables, trottoirs adéquats, toilettes publiques) et en aménagement des voiries (stationnement pour vélo cargo par exemple). Les cheminements piétons, l’accès au transport et les zones d’attentes doivent répondre à leurs différents usages et garantir le sentiment de bien-être et la sécurité de tout.e.s, de jour comme de nuit.
- La pratique sportive dans l’espace public est majoritairement masculine, et ce, dès les cours d’écoles. La construction d’équipements tels que les skate parks, les stades city ou les terrains pour jeux de ballons, s’ils ne sont pas conçus au départ comme des espaces non mixtes, se révèlent, à l’usage, ségrégatifs. La ville doit donc veiller à ne pas privilégier indirectement, par ses politiques culturelles et sportives, certains publics plus que d’autres. La collectivité doit faire en sorte, par un accompagnement attentif, que ces lieux ne renforcent pas des stéréotypes sexistes à l’œuvre.
- Les femmes souffrent d’insécurité dans l’espace public. Plusieurs chercheurs ont mis en lumière, dans leurs travaux sur le sujet, les différentes stratégies de protection et d’évitement que les femmes utilisent dans leurs comportements, leur choix d’itinéraires. Un travail sur les ambiances dans la ville (éclairages, formes et couleurs du mobilier, localisation des bancs, visibilité des passants) peut être facilitant.
Il nous apparaît primordial de lutter contre ces inégalités de façon systématique, à chaque prévision d’aménagement, réaménagement, organisation ou modification de la ville.
- Nous encouragerons la participation des femmes aux consultations citoyennes (horaires, groupes..).
- Nous exigerons le respect de la parité femmes-hommes dans les jurys et consultations d’appels d’offre. Nous intègrerons des clauses spécifiques dans les appels d’offre d’aménagement pour la prise en compte de ses constats et pour l’amélioration de la mixité de l’espace public.
- Nous mènerons un diagnostic de la répartition genrée dans l’espace public à Rezé, un recensement des zones d’inquiétudes, ou non occupées, des problèmes de visibilité, et accompagnerons la création d’aménagements, ambiances et mobiliers urbain adaptés.
- Nous veillerons à analyser par le genre la répartition du budget municipal alloué aux politiques sociales et culturelles, de façon à ne pas, indirectement, privilégier les loisirs et les pratiques principalement masculines.
- Nous accroîtrons la mise en valeur symbolique des femmes dans la ville (nom de rues et d’équipements…) jusqu’à atteindre la parité.