25 nov. 2025 - Contre les violences faites aux femmes
Nous rêvons toutes d’un monde dans lequel naître fille ne serait pas le pire des châtiments*
En réalité, les petites filles ne tardent pas à découvrir la réalité d’un monde dans lequel elles peuvent toutes être la cible de discriminations et de violences fondée sur leur genre. C’est d’abord dans leur cercle familial que se présente le premier risque avec l’inceste, quand celui ou celle censée les protéger, les éduquer, leur vole leur innocence.
Puis leur premier amour devient leur premier bourreau, elles comprennent alors qu’aimer c’est perdre la liberté à laquelle elle voulait prétendre. Simplement en sortant, en faisant la fête, en vivant la vie de tout un chacun, elles s’exposent au harcèlement, aux violences sexuelles, pour ensuite s’entendre dire “Mais t’as vue ta tenue, tu l’as bien cherché aussi” Lorsque celui qu’elle croyait être un ami, un confident s’approprie leur corps sans leur consentement, comment peuvent-elles ensuite se sentir en sécurité quelque part ? Et lorsqu’elles tentent de parler, de dénoncer, on leur dira d’un air entendu “Vous êtes sûre que vous n’étiez pas consentante ? Vous êtes certaine d’avoir dit non ?”
Bien trop souvent, les institutions ignorent les plaintes, dénient aux femmes le droit même d’être victime.
La police viendra saisir les draps tâchés de leur sang, constatera les marques sur leurs corps, mais celui qui leur aura fait cela bénéficiera d’un non-lieu, faute de preuves. Et quand elles deviennent mère, leur vie et leurs envies doivent passer après, elles doivent mettre de côté ambition et rêves pour accomplir les tâches du quotidien, les tâches pour lesquelles personne ne leur dira jamais merci.
La femme, devenue mère, doit être présente, penser à tout, organiser, ne surtout pas se plaindre, encaisser, rester belle et apprêtée malgré la fatigue, malgré le ras le bol.
Et celle qui ne peut pas ou ne veut pas le devenir, sera jugée comme si elle n’était finalement qu’une femme à moitié, une femme inaccomplie. Pour celles d’entre elles qui auront du succès, qui accompliront des exploits, elles n’auront que très rarement le droit d’être nommées, les médias préférant titrer “une femme” a fait ceci ou cela. Et puis, en vieillissant, les petites filles deviennent aidantes, là encore ce rôle leur est dédié sans que la société ne s’interroge sur le poids qui pèse sur leurs épaules. Et sur la violence d’un quotidien dévoué à l’autre.
Et lorsque la vie s’acharne, la petite fille devenue épouse, voit sa vie partir sous les coups d’un mari qu’on décrira ensuite comme trop passionné, trop amoureux. Et l’on écrira alors dans l’encart des faits divers “Il l’a trop aimé” : faisant du criminel, la victime d’un amour trop fort. Pour celles nées dans des pays marqués par l’obscurantisme, elles ne seront que marchandise ! Vendues dès le plus jeune âge, mariées de force, asservies, enfermées, privées du droit même de parler.
Alors pour que ces violences psychologique, physique, sexuelle, sociétale, économique ne soient plus, il est nécessaire de lutter. Lutter chaque jour. Dénoncer, manifester, alerter.
Marquez à vos agendas le 25 novembre, journée de lutte contre les violences. Marquez cette date chaque année jusqu’à pouvoir dire un jour que ce jour-là est un jour comme un autre. Pouvoir dire “Il était une fois, un monde où le 25 novembre serait simplement le 25 novembre”.

Les chiffres clés de cette réalité en France
- En 2024, en France, 1083 femmes ont été victimes de féminicides ou de tentatives de féminicides.
- Au 21 novembre 2025, on dénombrait 149 féminicides depuis le début de l’année.
- 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle en France
- 1 femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré
- Dans 91% des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs
Pour en savoir plus :
https://www.noustoutes.org/comprendre-les-chiffres/

Le 3919, Violences Femmes Info, c’est :
- un numéro qui s’adresse aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés ;
- un numéro gratuit et anonyme ;
- un numéro accessible 24h/24 et 7j/7 ;
- un numéro accessible aux personnes sourdes et malentendantes ;
- un numéro joignable par mobile ou téléphone fixe en métropole et dans les départements d’Outre-mer ;
- une équipe d’écoutants professionnels qui délivre des informations sur la marche à suivre face à une situation de violence.
*Citation de Federico Garcia Lorca